Comment aider son enfant s’il est anxieux ?
L’autre jour une amie me disait que son enfant, qui fêtera bientôt ses 9 ans, est très anxieux lorsqu’il s’agit de s’endormir seul dans le noir. Elle doit rester avec lui jusqu’à ce qu’il dorme pour pouvoir ensuite aller se coucher après des journées de travail bien souvent exténuantes. Elle a, bien sûr, eu recours à différents moyens pour aider son enfant comme : la lecture d’histoires, la lampe de chevet allumée, la négociation et même à plusieurs rencontres avec un professionnel (psychologue) mais sans succès.
L’anxiété : kesako ?
Les psychologues soulignent que l’anxiété “normale” constitue un mécanisme d’adaptation courant chez les individus. Cette anxiété naturelle permet d’informer la personne d’une situation stressante et l’aide à mobiliser son attention vers la recherche et la mise en place de solutions pour remédier à cela.
Cependant, l’anxiété peut aussi devenir problématique et générer un trouble anxieux. On qualifie l’anxiété de pathologique lorsque :
- les symptômes ne se résorbent pas alors que la situation préoccupante rentre dans l’ordre ou qu’elle n’est pas liée à un événement de la vie
- elle se manifeste sans raison valable
- elle atteint un niveau d’intensité tel qu’elle envahit l’existence et nuit au fonctionnement quotidien
Les troubles anxieux sont fréquents chez les enfants et les adolescents et peuvent prendre différentes formes.
Anxiété généralisée
Forme d’inquiétude excessive au sujet de soi-même ou de son entourage concernant des événements réels ou appréhendés et qui ont peu de probabilités de survenir. En effet, les soucis reliés à la performance ou la compétence à l’école, la ponctualité et l’idée de l’arrivée de certaines catastrophes ont été fréquemment constatés. Les enfants qui présentent ce trouble sont généralement conformistes, perfectionnistes et peu sûrs d’eux-mêmes.
Anxiété de séparation
Survient lorsque l’enfant ou l’adolescent doit se séparer des personnes auxquelles il est attaché (principalement ses parents) et qu’il réagit de manière excessive.
Anxiété sociale
Les enfants et les jeunes peuvent être excessivement angoissés à l’idée de :
- rencontrer de nouvelles personnes
- se rendre à un nouvel endroit
- parler en public
- parler en classe
- boire ou manger devant les autres
- se servir des toilettes publiques lorsque d’autres personnes sont près
- faire des erreurs devant les autres
Trouble obsessionnel compulsif
Un TOC contient habituellement deux choses: une obsession et/ou une compulsion.
Obsessions : Des pensées ou des images dérangeantes qui surgissent à répétition dans la tête, sans qu’on le veuille, même si l’on essaie de ne pas s’en occuper. Par exemple :
- S’inquiéter à l’idée d’être sale ou contaminé
- Avoir peur de perdre le contrôle
- Vouloir que tout soit parfait ou symétrique
- Avoir peur que quelque chose de terrible t’arrive ou arrive aux personnes que tu aimes
- S’inquiéter de sa sexualité
Compulsions : Des gestes, des comportements ou des rituels que l’on se sent obligé de faire pour se débarrasser de l’obsession. Par exemple :
- Organiser les choses d’une certaine façon à répétition
- Avoir le besoin de compter les choses
- Ramasser et conserver des objets
- Laver et nettoyer
- Vérifier des choses excessivement
La plupart des personnes qui ont un TOC ont des obsessions et des compulsions. Souvent, elles savent que leurs peurs ne sont pas rationnelles, mais elles se sentent obligées d’accomplir certains gestes et rituels de toute manière.
Trouble panique avec ou sans agoraphobie
Le Trouble panique (TP) se caractérise par la présence d’attaques de panique récurrentes et inattendues associées à la crainte persistante d’en avoir une autre, de préoccupations quant aux implications possibles ou aux conséquences de ces attaques (palpitations, transpirations, peur de mourir, de perdre le contrôle…) et d’un changement significatif de comportement en relation avec celles-ci. Il est à noter que le TP se subdivise en trouble panique avec agoraphobie (TPA) et en trouble panique sans agoraphobie (TPSA).
Phobie spécifique
Peur irrationnelle, excessive et persistante d’un objet ou d’une situation précise. Les premiers symptômes de la phobie spécifique apparaissent généralement durant l’enfance ou le début de l’adolescence. Il semble également que le risque de présenter une quelconque phobie est plus grand chez les membres d’une famille où une peur d’une situation ou d’un objet particulier est déjà présente. Il est à noter qu’une phobie qui débute durant l’enfance et qui persiste à l’âge adulte, ne disparaît que dans 20 % des cas lorsque celle-ci est non traitée.
Etat de stress post-traumatique
Celui-ci peut se développer après un important traumatisme où la personne craint pour sa vie (ex. : guerre, écrasement d’avion, agression, accident…). La personne vit une peur intense, un état de tension chronique et peut revivre l’événement traumatisant par des flash back et des rêves.
Source : American Psychiatric Association (1996) – Manual of mental disorders
Il existe plusieurs façons d’accompagner son enfant pour l’aider à surmonter ou à atténuer son ANXIETE
Enseignez-lui à RESPIRER lentement, profondément, en gonflant son ventre à chaque inspiration (l’aider à visualiser avec sa main : comme un “ballon” situé à 3 cms environ sous le nombril qui se gonfle à chaque inspiration et se vide lorsqu’il expire). Cette technique respiratoire simple, basée sur le fameux Tan Tien (centre d’énergie vitale) cher au Qi-Gong, lui permettra de s’apaiser n’importe où, n’importe quand.
Invitez-le à EXPRIMER brièvement ses pensées. Vous pourrez mieux comprendre ce qui l’effraie et ce qui le rend anxieux.
Aidez-le à DEDRAMATISER ses peurs et à se questionner sur la probabilité que ses craintes se concrétisent.
Soutenez-le afin qu’il trouve ses propres SOLUTIONS. Cela renforcera son sentiment de maîtrise sur la situation.
SOUTENEZ-LE lorsqu’il se montre courageux, lorsqu’il surmonte une difficulté, aussi minime vous semble-t-elle.
Encouragez-le à avancer, à progresser lentement, ETAPE PAR ETAPE. Un petit pas à la fois.
Incitez-le à se féliciter lui-même, à reconnaître ses progrès, à se sentir FIER DE LUI ! Par exemple, l’enfant peut se taper lui-même sur l’épaule et dire : “félicitations !!!” lorsqu’il accomplit quelque chose qui le fait avancer comme le fait d’affronter sa peur et de parvenir à un résultat (par exemple, d’aller se coucher seul alors qu’il a peur des “monstres” tapis quelque part dans sa chambre…).
Et vous, avez-vous un exemple où votre enfant a fait preuve d’anxiété et de comment vous l’avez aidé dans cette épreuve ?