Faites-vous la même erreur que celle que nous faisions encore récemment avec nos enfants ?

Ou pourquoi la méthode 1-2-3 n’est pas efficace ?

Pendant plusieurs années, nous avons usé et abusé de la méthode qui donnait de bons résultats et qui consistait à compter jusqu’à 3 lorsque l’un de nos enfants ne voulait pas obéir immédiatement. Autour de nous aussi, nos amis utilisaient cette technique avec un certain succès (en apparence).

Nous partions du principe que cela laissait le temps de la réflexion au bout de chou afin qu’il comprenne bien ce que nous demandions (aller se laver les mains avant le repas, nous aider à mettre la table, arrêter d’embêter son frère…) et puisse prendre sa décision de faire ou de ne pas faire (avec une punition à la clé).

Le seul problème c’est que cela ne fonctionne pas vraiment à long terme. En effet, cette technique, au final, incite plutôt les enfants à agir dans le sens contraire de ce que nous voudrions qu’ils apprennent et qu’ils fassent.

Je m’explique : compter jusqu’à trois enseigne aux enfants qu’ils n’ont pas vraiment à vous écouter tout de suite et entraîne que vous aurez à vous répéter afin qu’ils arrêtent de vous ignorer.

En gros, vous n’attirez pas leur attention et ils n’écoutent pas du premier coup quand vous leur parlez. Comme méthode efficace, on a vu mieux… N’est-ce pas ?

Voici ce qui se passe, la plupart du temps, dans leur esprit :

Technique 1 2 3

«D’accord, je suis bien ici pendant un certain temps. Je sais qu’elle (maman) va commencer à compter bientôt, mais je sais que je ne dois pas faire quoi que ce soit pour l’instant. J’ai le temps. « 

« Ah ! Elle en est à 2 ½. Je vais devoir bouger avant qu’elle n’arrive à 3. « 

En fait, en comptant 1-2-3, nous leur donnons 5 ou 6 chances de nous ignorer avant de devoir répondre car vous leur avez déjà, sans doute, demandé quelque chose une ou deux fois avant de commencer à compter. Ajouter un « deux et demi” et un “deux et trois-quarts” et vous en êtes déjà à 6-7 chances avant que vos enfants ne réagissent.

Le constat est sans appel : vous leur avez effectivement appris à vous ignorer, et c’est devenu une habitude difficile à rompre.

Les parents se tournent souvent vers cette technique parce qu’ils supposent, à tort, que les enfants ont besoin qu’on compte “1-2-3” pour recentrer leur attention.

Est-ce vraiment efficace ? Essayons de déplacer le débat sur un autre plan :

  • Est-ce qu’un enseignant doit demander plusieurs fois avant qu’un élève n’accepte de faire ce qu’on lui demande ?
  • Un employé peut-il remettre à plus tard les tâches qui lui ont été confiées par son responsable jusqu’à ce que celui-ci vienne le voir pour lui demander pourquoi elles n’ont toujours pas été effectuées ? Bien sûr que non, s’il veut conserver son emploi.

Votre enfant n’aura pas forcément autant de chances avec les adultes à l’extérieur, il est donc préjudiciable de vous répéter autant à la maison.

1-2-3 : Une technique jusqu’au-boutiste qui ne donne pas le choix à l’enfant et peut décrédibiliser le parent qui l’utilise !

Tout comme à nous, peut-être que cela vous est arrivé aussi pendant que vous comptiez jusqu’à 3, votre enfant ne répondant toujours pas à vos injonctions : votre pression artérielle s’est mise à augmenter et votre respiration est devenue haletante au moment de prononcer “3”

Qu’avez-vous fait alors ? Avez-vous recommencé à compter en affirmant que cette fois-ci vous étiez “vraiment sérieux”, perdant dans la foulée toute crédibilité

Mais alors qu’est-ce qui est plus efficace que la technique du 1-2-3 ?

Enfant écoute musicien

Tout d’abord, lorsque vous souhaitez demander quelque chose à votre enfant, que ce soit pour ramasser ses jouets ou arrêter les éclaboussures dans le bain, il est plus efficace :

  • de descendre à son niveau (physiquement),
  • d’établir un contact visuel,
  • d’indiquer le comportement désiré avec une voix calme mais ferme,
  • de décrire la conséquence s’il ignore votre demande,
  • d’avoir le feedback de l’enfant si possible (“Peux-tu me répéter ce que je viens de te dire ?”).

La voix calme est importante afin d’éviter l’escalade d’une lutte de pouvoir.

Enfant écoute parent

Par exemple : « Benjamin, s’il-te-plaît, mets tes jouets dans ta chambre (les jouets étant disséminés partout dans le salon) maintenant ou je vais les ranger et vous perdrez le privilège de jouer avec ces jouets pour le reste de la journée/semaine. » (le réglage du laps de temps est fonction de l’âge de l’enfant.)

Cela donne le choix et une chance à Benjamin. S’il choisit de se conformer à ce que vous demandez, alors tout le monde est heureux. Sinon, calmement et sans paroles, ramasser les jouets et mettez-les dans le placard pour la journée/semaine.

jouet enfant

Si vous vous exécutez et commencez à ranger les jouets dans le placard, votre enfant est susceptible de réagir et de se mettre en colère et/ou de pleurer. Tant que personne n’est en danger, laissez-le faire. Il n’y a pas besoin de lui faire la leçon ou de se mettre en colère à votre tour ; continuez simplement à faire ce que vous avez à faire.

Sa colère va passer (à un moment ou à un autre) et il va apprendre une précieuse leçon de votre part : quand vous dites quelque chose, cela a du sens et vous faites ce que vous avez dit sans avoir à vous répéter 6-7 fois !

Attention, si la crise de colère de votre enfant vous fait revenir sur votre décision, Benjamin gagne et le scénario sera répété à nouveau le lendemain. Votre enfant peut vous «tester» à quelques reprises, mais va vite apprendre que quand vous dites quelque chose, cela a du sens et qu’il doit en tenir compte !

Rapidement, votre enfant vous écoutera de plus en plus et sera également mieux préparé pour la vie en société.

Et vous, quelles techniques utilisez-vous pour que votre enfant vous écoute ?

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