Devenez aussi fort qu’un agent du FBI pour décoder le langage non verbal de votre conjoint(e), de vos enfants et des autres !

Comment décoder le non-verbal chez nos proches ?

Cet article est une contribution au laboratoire d’idées “Vers un monde meilleur”. Chaque mois, ses membres publient un article sur un thème commun. Ce mois-ci, le thème est “Communiquer sans parler” proposé par Blandine du blog “familles connectées” et elle ouvre le bal avec son article “Somatisations, ce que les maladies de nos enfants nous révèlent”.

Nous connaissons tous l’importance de la communication non verbale et l’ancien agent du FBI, Joe Navarro (tient il a le même nom de famille que notre célèbre commissaire télévisuel) a même écrit un livre à ce sujet : Ces gestes qui parlent à votre place Les secrets du langage corporel dont j’ai extrait 5 gestes très souvent analysés par les agents du FBI.

Pour commencer, voici ce qui se passe lorsque nous communiquons :

  • 55 % du message provient du langage corporel,
  • 38 % du ton de la voix,
  • 7 % seulement des mots prononcés.

Plus de la moitié du message va donc être transmis par le corps.

De plus, en se basant sur l’enseignement de la célèbre Programmation Neuro-Linguistique (que j’utilise lorsque je donne des formations) et même si le sens de la vue est très sollicité pour communiquer (et mémoriser), nous communiquons tous en utilisant un ou plusieurs canaux (et pas seulement la parole) :

Web

Voici donc 5 des gestes, très courants de la vie de tous les jours, qu’un agent du FBI décode lorsqu’il interroge quelqu’un ou mène une enquête.

Geste # 1 – la position des pieds par rapport à son interlocuteur

La positon des pieds est importante dans le langage non verbal (les parents positifs)

Lorsque deux personnes communiquent entre elles, elles échangent normalement jusqu’au “bout des pieds”.

Lorsque l’un des individus tourne ses pieds légèrement à l’écart ou si, à plusieurs reprises, l’un des pieds se déplace dans une direction vers l’extérieur (donc dans une formation de “L” avec un pied vers vous et l’un loin de vous), ceci signifie :

  • qu’il veut prendre congé (car il a quelque chose à faire, un rendez-vous, est gêné, s’ennuie…),
  • ou qu’il souhaite être ailleurs,
  • ou encore que la situation est inconfortable et qu’il désireprendre la fuite” dès que ce sera possible.

En conclusion : la plupart du temps, lorsque l’un des pieds de votre interlocuteur se met subitement à tourner et pointer dans une autre direction pendant une conversation : c’est le signe qu’il veut terminer la conversation et partir dans cette direction.

Geste # 2 – le bouclier

La protection du torse avec ses bras ou avec un objet quelconque (les parents positifs)

C’est le geste de protection par excellence car quelqu’un ou quelque chose nous déplait ou parce que nous ne sommes pas d’accord avec notre interlocuteur ou encore parce que que nous ne sommes pas intéressés par ce qui est proposé.

Quand il est impossible ou socialement inacceptable de nous éloigner de quelqu’un ou de quelque chose qui nous déplaît, nous avons tendance à utiliser inconsciemment nos bras ou des objets comme bouclier entre l’autre et nous.

Par exemple, lorsqu’un enfant met un coussin du canapé sur lequel il est assis contre son torse alors que nous lui posons des questions pour savoir comment a commencé la dispute avec son frère : on peut supposer qu’il n’est pas à l’aise et considère la situation comme menaçante ou dangereuse.

En formation, il y a des techniques (de l’institut Dale Carnegie) afin de communiquer avec les participants basées sur le principe du bouclier.

On commence la formation avec la veste de costume (qui sert de bouclier) dans un premier temps. Puis on enlève la veste lorsque l’ambiance est plus conviviale dans un deuxième temps. On termine, généralement, en relevant les bras de chemise dans une attitude très détendue qui signifie que le formateur qui symbolise l’autorité dans la salle de formation se met au même niveau que les participants.

En conclusion : C’est en évaluant attentivement les circonstances et la source du malaise qui provoquent ce geste, qu’on peut alors essayer d’aider l’autre ou au moins tenter de mieux le comprendre.

Geste # 3 – La position royale ou “n’approchez pas de moi !”

La position royale - n'approchez pas dans le langage non verbal (les parents positifs)

La position qui consiste à mettre les bras derrière le dos signifie : « ne vous tenez pas près de moi. Celle-ci est aussi appelée “position royale” du fait que c’était souvent les nobles de haut-rang (rois…) qui utilisait cette posture pour garder les gens à distance du fait de leur statut social.

Certaines positions des bras relaient le message de “ne pas venir près de moi, de ne pas me toucher !

Peut-être avez-vous déjà observé des personnes à qui l’on prête un certain statut social tels que des professeurs d’université, des médecins, des avocats… lorsqu’ils marchent dans un couloir. Quand ces personnes placent leurs bras derrière le dos, ils communiquent :

  • en premier lieu qu’ils sont d’un statut social plus élevé,
  • mais également qu’ils ne veulent pas être approchés, touchés ou entrer en communication.

Je vous laisse alors imaginer un parent avec son enfant lorsqu’il met ses mains derrière le dos alors que l’enfant veut lui parler et le sentiment de rejet que l’enfant doit ressentir.

En conclusion : Ce geste est souvent mal compris et interprêté comme une simple pose pensive mais, à moins que ce geste ne soit fait par quelqu’un en train d’étudier un tableau dans un musée, il indique la majorité du temps que la personne ne veut pas entrer en relation.

Geste # 4 – Le toilettage qui exprime le dédain ou le mépris

Un geste de dédain et de mépris dans le langage non verbal (les parents positifs)

Le fait de se toiletter en public, par exemple en enlevant de notre vêtement un cheveu, une poussière (ce qui s’apparente à une opération de toilettage chez les animaux), alors que nous sommes censés écouter l’autre pendant une conversation : révèle de l’impolitesse et du dédain par rapport à l’interlocuteur

En effet, ce geste se base sur le degré d’intimité que l’on a avec l’autre. Par exemple, pendant la parade nuptiale, l’être humain a tendance à prendre plus soin de son apparence, à se “toiletter” davantage et donc à être plus focalisé sur lui-même que sur l’autre. Cette intimité se retrouve aussi dans la relation de la mère et de l’enfant (chez les humains comme chez les animaux) qui révèle la proximité bienveillante de la maman lorsqu’elle toilette son petit.

Par contre, en dehors d’une relation intime, ce geste peut créer des perceptions négatives. Par exemple, il est impoli et irrespectueux de la part d’une personne de se “toiletter” de la sorte, quand elle est censée être à l’écoute.

En conclusion : il y a des actes de toilettage qui sont considérés comme plus acceptable socialement que d’autres. C’est le cas lorsqu’on enlève une fibre de son chandail dans le bus, mais attention si vous curez vos ongles, vos dents ou encore votre nez en public.

Geste # 5 – Le blocage des yeux ou comment le cerveau nous protège par rapport à une situation difficile

Le blocage des yeux pour se protéger dans le langage non verbal (les parents positifs)
Se toucher les yeux pour se protéger dans le langage non verbal (les parents positifs)

Comme nous l’avons vu au début de cet article : nos yeux sont le principal moyen par lequel nous recevons des informations.

C’est pourquoi, nous essayons souvent de censurer les données entrantes à travers un mécanisme de “survie limbique” connu comme étant le blocage des yeux. Ce blocage permet la protection du cerveau en empêchant celui-ci de «voir» les images indésirables.

Par extension, tout geste qui entraîne la diminution de la taille des yeux est une forme de blocage subconscient qui indique la préoccupation, l’aversion, le désaccord ou la perception d’une menace potentielle.

Par exemple, le fait de recevoir une mauvaise nouvelle peut nous faire fermer les paupières un moment afin d’accuser le coup dans un geste de protection.

Il a même été constaté que même chez les enfants qui sont nés aveugles : ceux-ci  couvrent leurs yeux quand ils entendent une mauvaise nouvelle (cf Knapp & Hall, 2002, 42-52).

En conclusion : Tout au long de notre vie, nous employons ce mécanisme protecteur dirigé par la partie limbique de notre cerveau, par exemple, lorsque nous entendons quelque chose de terrible. Bien que ce geste fige notre attention, il sert à donner au cerveau un répit temporaire ou à communiquer avec nos sentiments les plus profonds. Lorsque qu’ils sont interprétés dans leur contexte, les comportements oculaires de blocage peuvent être de puissants indicateurs des pensées et des sentiments d’une personne.

La capacité d’analyse des gestes et du langage non verbal a permis à l’agent Joe Navarro de résoudre plusieurs affaires (dont un assassinat au « pic à glace » et l’incendie d’un hôtel à Puerto Rico) pendant l’interrogatoire des témoins.

Et vous, est-ce que vous avez déjà vécu une situation dans laquelle le langage corporel de votre interlocuteur n’était pas en harmonie avec ses paroles ?

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