Les symptômes du terrible 2 ans se manifestent de différentes façons
Je ne comprends pas ce qui se passe en moi. J’ai envie de m’opposer, de contester, de dire NON !
Ca a commencé juste avant mon anniversaire, presque le jour de mes 2 ans.
Je ressens de drôles de choses contradictoires en moi : peut-être est-ce cela que mes parents chuchotent à mi-voix à mon sujet et qu’ils appellent l’indépendance ?
C’est vrai qu’avant je n’avais qu’à demander et maman ou papa faisait pour moi. Maintenant, j’ai envie de faire tout seul, de m’affirmer, de grandir tout simplement !
Je n’ai pas encore lu Isabelle Filliozat (normal, j’ai 2 ans tout de même) mais j’essaie davantage de :
- socialiser en communiquant avec mon entourage (les autres enfants/adultes autour de moi, mes parents) qui ne me comprend pas toujours,
- d’améliorer ma motricité en courant dans la maison,
- de gérer mes émotions même si je me réfugie encore dans les jupes de maman quand j’en vis trop.
Je suis parfois tellement frustré de ne pas arriver à faire ce que je voudrais (normal je suis encore “petit”), à ne pas être efficace comme je le souhaiterais, à ne pas me faire comprendre par les grands autour de moi malgré mes efforts que j’en deviens “terrible”.
J’ai beau aimer très fort papounet et mamounette, voici pourtant ce que j’ai fait récemment :
1- La crise du NON
C’est la plus facile à faire et le niveau zéro de cette belle aventure. J’ai commencé par dire non, puis j’ai varié les plaisirs autour de cette négation. Non au siège auto, non au bain, non au souper, non au lavage des mains, non au dodo, non à la nounou… Avec un peu d’expérience, on peut même se permettre des petits suppléments qui ne mangent pas de pain : coups de pieds, coups de poings, culbutes et pirouettes diverses pour échapper au contrôle des parents. J’ai remarqué que cette crise permet aussi de faire perdre un temps précieux aux parents pressés et de transformer une action de 30 secondes en épopée d’une demi-heure (minimum).
2- La crise façon diva hollywoodienne
Encore plus fort : je me jette par terre, je m’effondre et joue la “totale”. Il est important de démontrer une immense détresse, de paraître abattu par la douleur insoutenable de se faire refuser un morceau de chocolat avant le dîner. Une bonne adhérence de tout le corps avec le plancher est essentielle durant ce spasme physico-émotionnel.
3- La crise molle ou rigide
Toujours plus fort : la méthode simple et efficace surtout quand les parents semblent pressés ou essaient de nous mettre des vêtements. Je m’efforce alors de devenir aussi consistant que de la compote au pomme : impossible, donc, de tenir sur mes jambes. Une variante intéressante que j’ai inventée : devenir complètement rigide lorsqu’on tente de m’asseoir dans le siège d’auto.
4- La crise de l’idée fixe
L’idée fixe en question peut-être une activité, une phrase ou une question anodine dont on ne peut se départir. À la base, l’idée n’a rien de bien méchant, mais répétée 242 fois en quelques minutes, elle produit son effet sur un parent exaspéré. Maman use parfois de subtiles manigances afin de me changer les idées et détourner mon attention, mais je reste vigilant et c’est peine perdue. Quand cela ne m’amuse plus, je continue par une autre crise, piochée au hasard dans ma petite liste.
5- La crise du Tout de suite-Moi-Maintenant
Afin d’aller jusqu’au bout de l’expérience du « Terrible Two », je suis en droit d’exiger que TOUT me soit dû, au moment où je le souhaite. Il est inutile de partager quoi que ce soit, ni la comptine à la télé ni même la télécommande avec les parents. Il n’est pas question non plus de me faire patienter avec ou sans raison sérieuse lorsque je veux quelque chose. Toute infraction à cette règle me permet de hurler haut et fort mon indignation.
6- La petite révolte
Une méthode éprouvée qui consiste à faire volontairement tout ce qui n’est pas permis, juste pour voir la réaction des parents. Les règles “on ne tape pas, on ne mord pas, on ne dessine pas sur les murs, on ne vide pas la baignoire sur le plancher de la salle de bain…” sont vraiment agréables à transgresser. Le top est encore de ne pas suivre les consignes en regardant les parents droit dans les yeux, tout en arborant un magnifique sourire. Effet garanti.
7- La statue hurlante
Une crise simple et efficace. Je reste immobile, les mains contre le corps, les yeux fermés, et je pleure en hurlant le plus fort possible jusqu’à ce que quelque chose arrive. La concentration est primordiale car je dois vraiment donner l’impression aux parents que ma vie est en jeu.
8- La honte publique
Le pire du pire pour mes parents : je profite de la présence d’autres personnes pour décupler la portée de ma crise. Le supermarché est souvent le meilleur endroit pour s’entraîner. Je peux aussi agir en véritable diablotin devant les invités ou attirer l’attention sur mes mauvaises manières dans une réunion familiale. Le but étant de faire passer les parents pour des gens irresponsables et laxistes dépassés par les évènements.
9- La grève de la faim
À l’heure des repas, les moyens de pression deviennent basiques et directs. Je refuse de manger ce qu’il y a dans l’assiette et/ou j’exige autre chose (de préférence sucrée ou introuvable sur le moment). Petite variante très divertissante : j’adore voir le visage des parents lorsque je refuse de manger ce qu’ils considèrent être mon plat préféré. Des fois, j’aime bien aussi, 15 minutes après la fin du repas que je n’ai pas mangé, crier que finalement je meurs de faimmmmmm !